Au cours des derniers mois, la République Centrafricaine (RCA) et le Soudan du Sud ont vu leurs populations souffrir à cause des violences en cours dans leurs pays respectifs. Dans les deux cas, la crise a contraint des milliers de personnes à fuir leurs maisons, craignant pour leur vie. Les besoins prioritaires sont la nourriture, les abris et les couvertures ainsi qu’un meilleur accès à l’eau potable et l’assainissement qui permettra de réduire les risques d’épidémies pour des milliers de personnes.
Les deux pays ont récemment fait de réels progrès vers l'amélioration de leurs systèmes de santé, mais le déclenchement des violences a compromis ces réalisations, ce qui rend encore plus difficile le relèvement.
Le résultat donne deux urgences très complexes, dans les vastes terres et rivières du Sud-Soudan et les forêts de la République centrafricaine. Ces situations d'urgence complexes ne sont pas nouvelles, bien sûr, et au cours de la dernière décennie, elles sont devenues plus fréquentes. La violence provoque une catastrophe, mais cela crée ou aggrave ensuite d'autres problèmes dans le pays. Les systèmes de santé sont fragilisés, et parfois détruits, l'éducation devient quasi impossible et les services essentiels tels que l'assainissement et l'agriculture sont mis en attente. En République centrafricaine, 80 pour cent des établissements de santé ne fonctionnent pas, de nombreuses écoles sont fermées, l'accès à l'eau et à l'assainissement est plus difficile et l'agriculture est en crise. Par conséquent, le relèvement est plus long et les mécanismes d'adaptation de la population ont atteint leurs limites.
«La République Centrafricaine est dans d'une situation dramatique. L’agriculture et toute l'économie du pays sont gravement touchées. Les systèmes d'assainissement sont sous pression et le paludisme tue de nombreuses personnes en raison de l'absence de protection ou de traitement» explique Antoine Mbao Bogo, président de la Croix-Rouge Centrafricaine.
Les derniers chiffres disponibles à la fois pour la République centrafricaine et le Soudan du Sud montrent que les deux pays sont dans des situations précaires, avec de nombreuses personnes vivant dans des conditions extrêmes. Dans les deux cas, plus de 50 pour cent de la population vit avec moins de 1 dollar US par jour. Cela représente plus de 7 millions de personnes qui étaient déjà à risque avant la crise.
Le Sud-Soudan est déjà connu pour avoir le taux de mortalité maternelle le plus élevé, avec 1 femme sur 7 qui meurt de causes liées à la grossesse. Il est facile d’imaginer que cela ne peut qu’avoir augmenté au cours de ces derniers mois.
«Notre pays a vraiment travaillé dur pour améliorer les conditions de vie des femmes et des enfants au cours des dernières années, mais cette crise est une énorme menace pour les efforts et nous sommes très inquiets qu'il nous faille des années pour revenir là où nous étions» déclare John Lobor, Secrétaire Général adjoint de la Croix-Rouge du Soudan du Sud.
La communauté internationale a un rôle important à jouer dans ces deux situations qui, pendant trop longtemps, sont restées des catastrophes silencieuses. Elle doit rester mobilisée et soutenir les futures initiatives dans ces deux pays, pour que chacun d’entre eux puisse sortir de ces crises sans perdre les fruits des efforts déjà consentis.