Pas encore tout à fait.
Si la surveillance active des nouveaux cas actuellement en place se poursuit et si aucun nouveau cas n’est détecté, l’OMS déclarera la fin de la flambée de maladie à virus Ebola au Sénégal le vendredi 17 octobre. De même, le Nigéria aura dépassé les 42 jours requis avec une surveillance des nouveaux cas en place et aucun cas détecté le lundi 20 octobre.
Pour le Nigéria, l’OMS confirme que la recherche des personnes connues pour avoir été en contact avec un cas d’Ebola a atteint les 100% à Lagos et 98% à Port Harcourt. Par une enquête épidémiologique de classe mondiale, un lien a fini par être établi pour tous les cas confirmés au Nigéria avec le voyageur aérien du Libéria qui a introduit le virus dans ce pays le 20 juillet.
Cette déclaration attendue par laquelle l’OMS indiquera que les flambées dans ces deux pays sont terminées constituera pour le monde une nouvelle encourageante, alors qu’ailleurs l’épidémie demeure hors de contrôle dans trois pays d’Afrique de l’Ouest.
En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, le nombre des nouveaux cas continue d’exploser dans des zones qui semblaient pourtant arriver peu à peu sous contrôle. Une caractéristique inhabituelle de cette épidémie est son caractère cyclique persistant, avec des baisses progressives du nombre des nouveaux cas, suivies de brusques recrudescences. Les épidémiologistes de l’OMS n’observent aucun signe que les flambées soient en voie d’être maîtrisées dans aucun de ces trois pays.
Comment l’OMS déclare-t-elle la fin d’une flambée d’Ebola?
Le sous-comité OMS Surveillance, épidémiologie et laboratoire est chargé d’établir la date de fin d’une flambée d’Ebola.
Cette date est fixée en fonction de critères épidémiologiques rigoureux, comprenant la date à laquelle le dernier cas ayant eu un risque élevé d’exposition parvient au terme des 21 jours de surveillance médicale étroite et donne des tests négatifs à la recherche du virus.
Selon les recommandations de l’OMS, les agents de santé qui se sont occupés de patients ou qui ont nettoyé leur chambre doivent être considérés comme des «proches contacts» et surveillés pendant 21 jours après la dernière exposition, même si leur contact avec un patient a eu lieu alors qu’ils portaient un équipement de protection individuelle complet.
Pour les agents de santé, la date du «dernier contact infectieux» est celle à laquelle le dernier patient d’un établissement de soins donne un test négatif à la RT-PCR (amplification génique après transcription inverse).
Pour que l’OMS déclare qu’une flambée d’Ebola est terminée, un pays doit laisser s’écouler une période de 42 jours, en ayant apporté la preuve d’une surveillance active en place soutenue par de bonnes capacités de diagnostic, sans qu’aucun nouveau cas n’ait été détecté. La surveillance active est essentielle pour déceler les chaînes de transmission qui pourraient sinon passer inaperçues.
Période d’incubation
Cette période de 42 jours, avec une recherche active des cas en place, correspond à deux fois la durée d’incubation maximum de la maladie à virus Ebola, et l’OMS considère qu’elle est suffisante pour pouvoir déclarer avec certitude qu’une flambée d’Ebola est terminée.
De récentes études en Afrique de l’Ouest ont montré que 95% des cas confirmés ont eu une durée d’incubation comprise entre 1 et 21 jours et 98% entrent dans l’intervalle de 1 à 42 jours. L’OMS est donc sûre que, si aucun nouveau cas n’est détecté au cours de cette période de 42 jours, alors qu’une surveillance active est en place, cela signifie que la flambée d’Ebola est réellement terminée.
L’annonce de la fin des flambées, conformément aux dates fixées par le sous-comité Surveillance, épidémiologie et laboratoire, est faite par les gouvernements des pays touchés, en étroite collaboration avec l’OMS et ses partenaires internationaux.
Les annonces officielles pour les deux pays paraîtront en ligne sur le site de l’OMS.
Recommandations de l’OMS concernant les tests pour la maladie à virus Ebola et la confirmation d’un cas
L’OMS s’alarme des reportages dans les médias faisant état, dans de nouveaux pays, de cas suspects importés d’Ebola qui sont ensuite écartés par les responsables gouvernementaux ou les ministères de la santé comme étant «négatifs» dans les heures qui suivent l’entrée du cas suspect dans le pays concerné.
Il est impossible de déterminer aussi rapidement le statut infectieux, ce qui jette de gros doutes sur certaines des informations officielles transmises au grand public et dans les médias.
Pour la détection précoce du virus Ebola chez les cas suspects ou probables, les tests recommandés sont la détection de l’acide ribonucléique (ARN) viral ou d’un antigène viral.
Les cas confirmés en laboratoire doivent avoir donné un test positif à la recherche du virus par détection de l’ARN viral par RT-PCR, et/ou par détection d’un antigène d’Ebola au moyen d’un test spécifique de détection antigénique, et/ou par détection d’anticorps, immunoglobulines M (IgM), dirigés contre le virus Ebola.
Il faut deux résultats négatifs à la RT-PCR, à au moins 48 heures d’intervalle, pour qu’un patient ne présentant pas de symptôme clinique puisse sortir de l’hôpital ou, pour un cas suspect, pour écarter la possibilité d’Ebola.
Les résultats de laboratoire doivent être transmis à l’OMS aussi vite que possible, en plus d’être notifiés dans les conditions et les délais requis par le Règlement sanitaire international, administré par l’OMS.
Note
L’OMS recommande que les échantillons des 25 premiers cas positifs détectés dans un pays dépourvu de laboratoire national de référence pour les fièvres virales hémorragiques et 50 échantillons négatifs soient envoyés pour de secondes analyses de confirmation à un centre collaborateur de l’OMS, désigné comme étant spécialisé dans la détection sans risque (niveau IV de sécurité biologique) des fièvres virales hémorragiques.
De même, pour les pays disposant d’un laboratoire national de référence pour les fièvres hémorragiques virales, les échantillons des premiers cas positifs doivent aussi être envoyés pour confirmation à un centre collaborateur de l’OMS.
Si les résultats sont concordants, les résultats transmis par le laboratoire national de référence sont ensuite acceptés par l’OMS.
Pour en savoir plus, lire les recommandations de l’OMS à l’intention des laboratoires - en anglais