09/10/2013 18:23 GMT
BISSAU, 10 septembre 2013 (AFP) - Un projet de loi qui visait à accorder une amnistie aux auteurs du coup d'Etat du 12 avril 2012 en Guinée-Bissau a été rejeté mardi par l'Assemblée nationale de ce pays, où le putsch a ouvert la voie à une transition toujours en cours, a constaté un journaliste de l'AFP.
Pour être adopté, ce projet de loi, soumis par le gouvernement de transition, devait obtenir la majorité absolue des 100 députés élus, qui n'étaient pas tous présents mardi à la session extraordinaire de l'Assemblée nationale consacrée à son examen, a expliqué à l'issue du vote le président intérimaire du Parlement, Braima Sori Djalo.
Sur 72 parlementaires ayant assisté aux travaux, 40 ont voté pour, 25 ont voté contre et sept députés se sont abstenus, le texte a donc été rejeté.
"C'est aussi cela, la démocratie. Chaque député a voté selon sa conscience. C'est ce que nous venons de vivre", a dit M. Djalo.
Aucun document sur le projet de loi n'avait pu être obtenu par les journalistes, et le contenu exact du texte n'a pas été dévoilé par l'Assemblée. Selon des députés interrogés par l'AFP, il visait à accorder l'amnistie "aux auteurs civils et militaires du coup d'Etat du 12 avril 2012".
Pays à l'instabilité chronique, la Guinée-Bissau a été secouée par ce coup d'Etat commis par les militaires entre les deux tours d'une élection présidentielle. Il a annulé de fait le second tour qui devait opposer l'ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, ex-pouvoir), et l'ex-président Kumba Yala du Parti de la rénovation sociale (PRS, ex-opposition).
Les putschistes et une trentaine de partis politiques ont signé un "pacte de transition", ayant permis de désigner un gouvernement de transition, toujours au pouvoir. Mais les dirigeants déchus - dont certains sont en exil - et une large frange du PAIGC ont refusé de reconnaître les autorités de transition.
D'après plusieurs députés, le projet de loi d'amnistie avait été soumis lundi à une commission spécialisée de l'Assemblée, qui a estimé dans un rapport que l'amnistie proposée ne peut concerner "que le commandement militaire" (état-major de l'armée).
"Quant aux associés du coup d'Etat, le texte qui nous a été soumis ne définit pas qui sont ces associés, donc nous ne pouvons en aucun cas nous prononcer pour ceux-là", a-t-elle estimé d'après des extraits de son rapport communiqués à l'AFP.
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