RESUME EXECUTIF
Pourquoi une étude ?
À l’issue du coup d’État militaire en République centrafricaine en 2002, les combats entre forces armées et groupes d’opposition, les affrontements entre différentes factions assortis de pillages en 2008, et les attaques perpétrées par l’Armée de résistance du Seigneur en 2009, ont entraîné l’afflux des réfugiés originaires de la République centrafricaine qui ont été installés dans les camps au sud du Tchad, dans les régions du Logone Oriental, du Moyen-Chari et de Salamat. Les camps de Yaroungou et Moula qui font partis de ces camps existent depuis 2003 et 2008.
À Yaroungou, à partir de 2007, compte tenu de l’amélioration de l’autonomie et de l’autosuffisance des réfugiés de ce camp suite aux appuis multiples qu’ils avaient reçus, la distribution générale des vivres qui était à ration complète a été réduite aux seuls 2,000 personnes avec un besoin spécifique conformément à une recommandation du JAM (Joint Assessment Mission) de 2006 qui avait conclu que seuls les vulnérables devaient être assistés. Par contre, les réfugiés du camp de Moula, ont reçu une ration complète jusqu’en 2011.
Suite aux inondations successives de 2008 à 2011, la dévastation des champs par les animaux et les ennemis des cultures qui ont affecté considérablement le principal moyen d’existence de la population réfugiée, en janvier 2012, la distribution des vivres à hauteur d’une demi ration a été introduite pour tous les réfugiés des deux camps de Maro.
En 2012, les camps de Yaroungou et de Moula ont été, de nouveau, sévèrement touchés par les inondations. Cela a précipité la mise en application du projet de relocalisation de ces deux sites par le HCR. Selon le rapport de la mission JAM d’octobre/novembre 2012, il ressort que la relocalisation des refugiés des camps de Yaroungou et Moula à Belom a substantiellement limité l’accès des refugiés aux moyens d’existence, conduisant à recommander une évaluation de la sécurité alimentaire et des moyens de subsistance des réfugiés de Yaroungou (Belom site 1) et Moula (Belom site 2). De plus, l’instabilité politique en République Centrafricaine, a entrainé un afflux de 5381 nouveaux réfugiés à Maro entre janvier et mars et installés aussi sur le site de Belom. C’est dans ce contexte que le HCR et le PAM se sont convenus d’entreprendre une évaluation pour apprécier la situation alimentaire actuelle des 22.131 réfugiés centrafricains relocalisés dans le camp de Belom.
Comment l’étude a-t-elle été réalisée ?
L’enquête a été menée au mois de mai auprès de 196 ménages des réfugiés du camp de Belom. Deux questionnaires ont été utilisés pour la collecte des données : un questionnaire ménage et un questionnaire communautaire administrés aux ménages et en focus group. Une analyse des données secondaires a aussi été intégrée aux résultats de l’enquête.
Combien de ménages sont–ils en insécurité alimentaire ?
Sur l’ensemble des ménages enquêtés, les résultats montrent que 27.0%, des ménages sont en insécurité alimentaire sévère ; 20,9% sont en insécurité alimentaire modérée et 52.0% sont en sécurité alimentaire. D’une manière globale, la situation de sécurité alimentaire est plus préoccupante chez les nouveaux réfugiés (71.2%) comparée aux anciens réfugiés de Belom site (41.1%) et de Belom site 2 (38%).