Le PNUD oriente son action vers l'engagement communautaire et le relèvement socio-économique rapide du pays
Conakry, Guinée — Il faut un appui urgent pour prévenir une faillite économique en Guinée, où la fièvre Ebola ravage vies, emplois et services de base, ont déclaré ce jour à Conakry des responsables de l'ONU chargés du développement.
La crise a déjà atteint tous les secteurs de l'économie, qu'elle risque de marquer aux cours des dix années à venir, ont-ils indiqué.
« La crise sanitaire en Guinée, un des trois pays les plus touchés, n'épargne désormais aucun aspect de la vie. Ebola paralyse les services de santé, provoque des fermetures d'entreprises, déstabilise la production, la vente et l'exportation de vivres essentiels et perturbe l'ensemble du système scolaire », a déclaré Magdy Martínez-Solimán, Sous-secrétaire général et Directeur du Bureau des politiques et de l'appui aux programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Nous pouvons éviter une paralysie si nous agissons dès maintenant pour préserver les résultats de longues années d'efforts de développement », a-t-il ajouté, au terme de sa visite officielle dans la capitale, Conakry.
Après une longue période d'instabilité politique, la Guinée avait renoué avec la croissance économique. Elle avait commencé à intensifier ses efforts de lutte contre la pauvreté et de création d'un avenir meilleur pour ses citoyens.
Maintenant, le trafic de conteneurs dans le port de Conakry enregistre une baisse d'un tiers, et l'activité aéroportuaire de deux-tiers.
Dans le nord-est du pays, les exportations de fruits et de légumes vers les pays voisins ont diminué de 90 pour cent. Les secteurs agricole et minier sont durement touchés. La production vivrière est menacée, avec des fermiers de moins en moins nombreux à s'occuper des champs en cette période de récolte, alors que les compagnies minières demandent à leurs employés de rester chez eux.
Afin d'aider la Guinée à surmonter la crise socio-économique, le PNUD a réorienté son programme local autour de trois priorités : l'engagement communautaire pour endiguer la maladie et maintenir la sécurité, des transferts monétaires pour assurer la continuité des services essentiels et l'évaluation de l'impact socio-économique de la crise.
Le PNUD a immédiatement activé son programme de police de proximité à Conakry pour renforcer la confiance, sécuriser les quartiers pauvres, signaler les cas suspects et expliquer aux populations comment se prémunir du virus Ébola. L'agence forme 500 policiers – dont beaucoup de femmes – qui seront déployés dans certains quartiers très vulnérables. Elle interviendra aussi dans le sud-est du pays, où le premier cas d'Ébola s'est déclaré.
Par ailleurs, le PNUD finance un centre d'alerte précoce, qui permet au ministère de la Sécurité de surveiller en temps réel l'ensemble du territoire, y compris 42 postes frontières, grâce à un écran de géolocalisation des incidents signalés. Cette initiative aidera à sécuriser les zones où la peur du virus Ebola a provoqué des violences.
Dans le cadre de la prévention à Conakry, le PNUD a identifié et mobilisé son réseau de 2 500 jeunes bénévoles, chargés de distribuer du savon et de l'eau de Javel et de montrer aux populations comment se laver proprement les mains et éviter tout contact avec des suspects. Afin de lutter efficacement contre l'épidémie, le PNUD et ses partenaires préparent un plan pour introduire des transferts monétaires qui permettront au personnel de santé d'identifier rapidement et de suivre les contacts des patients. Ces transferts cibleront aussi les survivants et leurs familles, parfois victimes de stigmatisation et de problèmes économiques.
D'autre part, le PNUD a mobilisé une équipe d'économistes pour aider le gouvernement guinéen à évaluer l'impact socio-économique de la crise. Ses conclusions permettront de planifier les efforts de relèvement rapide et les investissements requis.
Reconnu leader de la transparence en matière d'aide par l'Indice sur la transparence de l’aide 2014, le PNUD collaborera avec la nouvelle Mission des Nations Unies pour l'action d'urgence contre l'Ebola (UNMEER) et s'efforcera de mobiliser des fonds et de l'aide supplémentaire à l'échelle mondiale pour combattre l'épidémie et ses conséquences.
Au cours de leur visite, Anthony Banbury, chef de l'UNMEER et M. Martínez-Solimán ont rencontré le président Alpha Condé, mais aussi les organisations d'aide d'urgence, notamment Médecins Sans Frontières, la Croix-rouge et des organisations de la société civile et du secteur privé. M. Martínez-Solimán se rend aujourd'hui à Freetown en compagnie de Ruby Sandhu-Rojon, Directrice adjointe du Bureau régional du PNUD pour l'Afrique, pour renforcer la réponse du PNUD et de l'ONU en Sierra Leone.
Pour sa part, Abdoulaye Mar Dièye, Directeur du Bureau régional du PNUD pour l'Afrique, est attendu ce jour à Accra, où il rencontrera M. Banbury et l'équipe des Nations Unies au Ghana. M. Dièye discute avec les gouvernements de la région pour étendre le corridor humanitaire et intensifier la réponse.
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